« Nous devons veiller à la qualité de la croissance, afin de ne pas faire de laissés-pour-compte dans la lutte contre la pauvreté, l’exclusion et l’inégalité », suggère Mamadi Camara Ministre de l’Économie et des Finances
Le nouveau ministre de l’économie et des finances a été installé dans ses nouvelles fonctions ce 29 mai 2018. Mamadi Camara puisqu’il s’agit de lui est un macro économiste. Fier de son expérience et conscient que son équipe doit impérativement produire des résultats, cet économiste d’un parcours élogieux veut maintenir la croissance dans le seul but de lutter contre la pauvreté, l’exclusion et l’inégalité.
Voici l’intégralité de son discours.
Monsieur le Ministre d’Etat, Conseiller Spécial du Président de la République,
Monsieur le Ministre, Directeur de Cabinet du Président de la République,
Monsieur le Gouverneur de la Banque Centrale,
Monsieur le Secrétaire Général du Gouvernement,
Madame la Ministre sortante,
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Distingués invités,
Mesdames et Messieurs,
A l’entame de mon propos, je voudrais exprimer mes sentiments de reconnaissance et de profonde gratitude au Président de la République, Professeur Alpha CONDE, pour l’insigne honneur qu’il a bien voulu me faire et la confiance placée en moi afin de diriger le Département de l’Economie et des Finances. Je voudrais également remercier le Premier Ministre, Docteur Ibrahima Kassory FOFANA, et lui assurer de mon entière disponibilité à travailler, à ses côtés, pour l’atteinte des objectifs assignés au Gouvernement par Monsieur le Président de la République.
Ma nomination intervient à un moment où le Président met en œuvre plusieurs chantiers en vue de faire de la Guinée un pays émergent. J’appréhende avec la responsabilité requise toutes les charges inhérentes à ma nouvelle fonction. Je voudrais assurer le Chef du Gouvernement de ma détermination à œuvrer pour la réalisation des objectifs de développement économique et social de notre cher pays, la Guinée.
Madame la Ministre Sortante,
Je vous rends hommage ainsi qu’à vos prédécesseurs, pour le travail accompli durant ces dernières années dont les résultats relancent la nécessité de renforcer la croissance économique,la rendre plus durable et inclusive pour les populations guinéennes.
Je prends fonction à une période où le contexte international est marqué par la chute des cours des matières premières sur l’exportation desquelles repose notre économie.
Pour faire face à cette contrainte majeure, nous n’avons d’autres alternatives que de renforcer la résilience de notre économie en la diversifiant à travers une industrialisation basée sur nos produits agricoles, forestiers et miniers.
Au-delà de la nécessaire résilience à bâtir pour faire face à la volatilité des cours des matières premières, je reste convaincu que la politique économique de la Guinée doit se focaliser sur la diversification pour répondre aux aspirations des guinéens à des emplois décents et à un mieux-être.
Certes les défis sont énormes, mais ils sont surmontables si nous mettons ensemble les ressources naturelles et financières, ainsi que l’expertise nationale et la coopération internationale pour tirer le meilleur des expériences réussies.
Le défi de la mobilisation des ressources internes reste important à côté des financements externes pouvant être disponibles ainsi que ceux potentiellement mobilisables à travers des Partenariats Publics-Privés (PPP).
Mon expérience nationale et internationale m’a enseigné que seul le travail en équipe pourrait aider à relever de tels défis. Avec les collègues des autres départements ministériels nous bâtirons cette équipe. De bonnes relations de collaboration entre le Ministère de l’Economie et des Finances, la Banque Centrale et le Ministère du Plan et du Développement Economique permettront des concertations régulières et fructueuses.
A l’instar des gnomes, nous devons bien garder les trésors de la République. Mais mieux que les gnomes, avec mon collègue Ministre du Budget, nous devons augmenter les trésors de la République, en améliorant la collecte des ressources intérieures.
Je sais qu’il existe des cadres de haut calibre au Ministère de l’Economie et des Finances. Je compte sur leur expertise, leur expérience, leur patriotisme et leur sens élevé du devoir pour m’accompagner dans la mission que le Président de la République m’a confiée. La mobilisation des ressources intérieures dans la transparence et l’équité doit guider nos actions au quotidien.
Mesdames et Messieurs,
En matière de mobilisation des ressources internes, nous devons faire preuve d’innovation. Il est impératif que les régies financières portent à un niveau élevé leur capacité de collecte des recettes.
Mais, en plus, nous devons envisager de lever des fonds en recourant à d’autres mécanismes, en exploitant mieux le marché des capitaux pour financer le développement de la Guinée, en recourant à l’épargne des guinéens, aux emprunts nationaux et en mettant à contribution le secteur privé national et international.
Des grands pays comme les Etats-Unis et la Chine ont recouru à ces politiques au début de leur essor économique, ainsi que d’autres pays de petite taille comme le Luxembourg ou la Malaisie pour financer la construction de leurs infrastructures.
Mesdames et Messieurs,
Depuis l’avènement du Professeur Alpha Condé au pouvoir, la Guinée a fait de grands progrès dans le domaine économique et social. Notre Département doit contribuer à porter à un niveau plus élevé les progrès déjà accomplis en œuvrant pour une croissance robuste, une croissance à deux chiffres dans les années à venir.
Nous devons veiller à la qualité de la croissance, afin de « ne pas faire de laissés-pour-compte dans la lutte contre la pauvreté, l’exclusion et l’inégalité ».
A cet égard, il faut rappeler que, à travers l’Agenda 2063, l’Union Africaine a enjoint à ses Etats-membres d’éradiquer la pauvreté en une génération, parallèlement à la construction d’une prospérité partagée à travers la transformation sociale et économique.
Nous devons maintenir de bonnes relations avec les institutions de Bretton Woods, et les autres partenaires multi et bilatéraux. Certes, les appuis financiers du Fonds monétaire international ne peuvent pas répondre à nos besoins de financement, mais avoir le FMI de notre côté peut catalyser la mobilisation d’autres ressources financières plus importantes.
Nous devons compter sur nous-mêmes d’abord et considérer les apports extérieurs comme additionnels.
Au moment où je prends la tête du Ministère de l’Economie et des Finances, je n’ai qu’une seule ambition : servir la Guinée et contribuer à réaliser le programme de développement économique et social du Chef de l’Etat. Dans les prochains jours, j’aurai des rencontres avec les équipes du ministère pour définir avec elles le cadre et la méthode de travail qui nous permettront de remplir avec succès notre noble mission et faire face aux priorités de la Guinée.
Monsieur le Secrétaire Général du Gouvernement,
Mesdames et Messieurs,
Je ne saurai terminer ce discours sans avoir une pensée pour mes parents pour les sacrifices qu’ils ont consentis en vue de la construction de l’homme que je suis devenu aujourd’hui.
Je remercie mon épouse bien-aimée Docteur Dieney Fadima Kaba. Elle a fait de moi un meilleur père pour nos enfants, un meilleur fonctionnaire de l’Etat.
Que Dieu guide nos pas dans la construction d’une Guinée où il fait bon vivre.
Je vous remercie.
Conakry, le 29 mai 2018