Madagascar: le colonel Michael Randrianirina investi «président de la refondation»

Le colonel Michael Randrianirina a été investi « président de la refondation » de la République de Madagascar, ce vendredi 17 octobre à Antananarivo. L’événement intervient trois jours après la destitution du chef de l’État, Andry Rajoelina, par l’Assemblée nationale et la prise de pouvoir par des militaires. L’Union européenne a appelé à un dialogue entre « toutes les parties » sur place afin de renouer « avec les valeurs démocratiques ». Il a prêté serment devant les juges de la Haute Cour constitutionnelle (HCC) du pays. Avant qu’il ne soit décoré de la « Grande Croix de première classe de l’Ordre national », distinction réservée uniquement aux présidents.
Dans son discours, il a essayé d’être programmatique en rompant avec les discours politiciens. « Ce jour marque un tournant historique pour notre pays avec un peuple en effervescence, mû par la volonté du changement et par l’amour profond de sa patrie. Nous ouvrons avec allégresse un nouveau chapitre de la vie nationale, a-t-il lancé dans son premier discours.
Le colonel Michael Randrianirina a fait un clin d’œil à la jeunesse malgache: « Malheureusement, 65 ans après son indépendance, Madagascar figure encore parmi les pays les plus pauvres du monde. Cette situation chaotique a éveillé la conscience d’une jeunesse audacieuse, une jeunesse qui espère un futur plus prometteur et un avenir plus sûr pour eux et pour les générations à venir. Cette jeunesse victime d’injustice, de pillage de ses ressources et de détournements de biens publics, composée majoritairement de la Génération Z, soutenue par l’ensemble des citoyens malgaches, est descendue dans les rues pour réclamer la Refondation nationale et la résolution des problèmes socio-économiques récurrents, notamment les coupures incessantes d’eau et d’électricité, »a-t-il déploré.
Parlant du pouvoir déchu, il est sans état d’âme. Il a parlé d’un « régime autoritaire » ayant plongé le pays « dans l’obscurité pendant des années » et qui a « joué la carte de la violence, de la brutalité et de la violation des droits de l’homme ».
Il a par ailleurs promis de « travailler avec toutes les forces vives de la Nation » et « une rupture avec le passé ». Avant d’ajouter: « Nous nous engageons à entreprendre toutes les actions et mesures nécessaires à l’encontre des ennemis de la République, à réparer les torts subis par les victimes durant le mouvement populaire et à garantir le libre exercice des droits fondamentaux et libertés fondamentales, dont la liberté d’expression. »
En outre, il a invité les représentants d’autres États à « accompagner Madagascar dans le processus de pilotage et de mise en œuvre de la Refondation nationale ».
Avec JA
Partager ce contenu
Laisser un commentaire