Entrepreneuriat en Guinée : Au-delà des slogans et des théories (Aboubacar Dorah Koita)

Il n’existe, à ma connaissance, aucune définition universelle de l’entrepreneuriat. De Adam Smith à Dorah Aboubacar, chacun le définit selon sa vision, son époque et son domaine. Pour ma part, je considère que l’entrepreneuriat combine vision, prise d’initiative, capacité à innover, et mobilisation de ressources pour transformer une idée en une entreprise prospère ou un projet à valeur ajoutée pour la société.

Aujourd’hui, partout — dans les forums, les amphis, les plateaux télé, ou encore sur les réseaux sociaux — tout le monde encourage les jeunes à entreprendre pour « devenir autonomes ». Mais bien peu prennent le temps de parler des contraintes, des nuits blanches, des échecs, des dettes, des trahisons et parfois de la solitude.

Ce que l’expérience m’a appris

Chers jeunes, je partage ici ce que la vie réelle de l’entrepreneuriat m’a appris — souvent à mes dépens.

D’abord, retenez que c’est un monde de loups. Un monde où tous les coups sont permis pour se faire une place au soleil. C’est dur, impitoyable, compétitif.

La passion seule ne suffit pas : il faut de la stratégie, de la discipline, et surtout, beaucoup de résilience.

Voici, selon mon expérience, les éléments clés pour réussir :

•           La vision : savoir où tu veux aller.

•           L’engagement / la prise d’initiative : ne pas attendre que tout soit parfait.

•           La mobilisation de ressources : techniques, humaines, financières.

•           La persévérance : avancer malgré les obstacles.

•           La patience : tout ne viendra pas en un jour.

Méfiez-vous des discours trompeurs

Fuyez ceux qui vous disent qu’ils ont réussi « avec zéro franc ».

Beaucoup n’ont jamais porté un seul projet réel. Ils vivent dans les slides PowerPoint, les vidéos motivantes et les selfies LinkedIn.

L’entrepreneuriat, ce n’est pas du storytelling. C’est du réel, du terrain, du concret.

Chacun a son chemin. Inutile de copier aveuglément la trajectoire de quelqu’un d’autre. Inspirez-vous, oui — mais tracez votre propre voie.

Et surtout : restez concentrés. L’éparpillement est l’ennemi de la progression.

À force de courir derrière tous les projets, on finit par n’en mener aucun à bien. Vous risquez de diluer votre énergie, perdre du temps, de l’argent — voire ce que vous avez déjà construit.

Une vérité essentielle

J’ai appris que ce n’est pas le nombre de projets qui compte, mais leur alignement avec ta vision — et surtout, la qualité de l’équipe qui t’accompagne.

Mieux vaut un ou deux projets bien menés, qu’un portfolio de rêves mal gérés.

Soyez stratèges, pas spectaculaires

Évitez le bruit inutile au début de vos projets. Pas besoin d’épater les réseaux, vos amis ou vos proches. Imposons-nous une discipline financière stricte. Il ne s’agit pas d’être avare, mais de prioriser la survie de votre projet.

L’entourage oublie souvent que derrière chaque succès se cachent des sacrifices, des rejets, des échecs.

Mais ne vous inquiétez pas : votre réussite future parlera pour vous. Et quand ce moment arrivera, ce sont ces mêmes personnes qui viendront à vous.

L’entrepreneuriat, ce n’est pas juste un choix économique. C’est un engagement de tous les instants, un chemin semé d’embûches, mais porteur de sens et de transformations — pour soi, pour sa communauté, et pour son pays.

Alors, soyez patients, passionnés et disciplinés.

Et surtout, n’abandonnez pas.

Aboubacar Dorah Koita

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