La violence conjugale selon Wikipédia est une forme de violence domestique ou violence familiale (violence qui touche également les autres personnes du foyer, en particulier les enfants du couple). Ayant souvent lieu dans l’espace privé, elle n’est pas toujours repérée. De ce fait, certains chercheurs estiment que le « huis-clos conjugal » est un « haut-lieu de violences ». Il s’agit d’un des facteurs majeurs de risque pour la santé des femmes âgées de 19 à 44 ans dans le monde.
Et cette violence s’exerce par un des conjoints sur l’autre, au sein d’un couple, s’inscrivant dans un rapport de domination et se distinguant des disputes conjugales entre individus. Elle s’exprime par des agressions verbales, psychologiques, physiques, sexuelles, des menaces, des pressions, des privations ou des contraintes pouvant causer chez la victime des dommages psychologiques, physiques, un isolement social voire aller jusqu’à la mort. Il peut s’agir d’un phénomène circonstanciel (violence situationnelle), mais aussi parfois d’un processus systémique et évolutif (terrorisme conjugal).
Le sociologue guinéen, professeur à l’université général Lansana Conté de Sonfonia catégorise ces violences : « selon un rapport universel, chaque année, ce sont 225 000 femmes qui sont victimes de violence conjugale. Et si les victimes sont en très large majorité des femmes, 87% des hommes aussi sont souvent victimes de violence conjugale par leur épouse…», a fait savoir professeur Morifing DIAWARA.
Des violences qui ont des raisons diverses et variées comme le démontre l’universitaire : « les raisons sont multiples et variées. Il y’a des raisons d’ordre historique, politique, sociale, économique, et des raisons culturelles. Les raisons politico-économiques, là aussi c’est des problèmes. Parce que les femmes sont reléguées au second plan malgré qu’elles soient les productrices, les femmes se sentent beaucoup frustrées. Sur le plan culturel, il est dit que la femme doit se soumettre à l’homme, quand un homme marie jusqu’à 4 femmes déjà ça frustre la première femme », explique le sociologue Morifing Diawara de l’université de Sonfonia.
Pour inverser la tendance, la nécessité de prendre des mesures idoines s’impose aux autorités administrative et judiciaire. Le sociologue pour sa part suggère : « les violences sont pourtant punies par la loi quelques soit la situation des partenaires. L’auteur des violences risque jusqu’à 3 ans de prison pour violence psychologique. Les violences physiques sont passibles de 3 à 10 ans de prison jusqu’à 150 000 mille euros d’amende. Le viol au sein d’un couple est considéré comme un crime avec circonstance aggravante. Et peut entraîner jusqu’à 20 ans de prison ferme. Si nous appliquons strictement et rigoureusement ces mesures judiciaires, nous parviendront au moins à freiner les violences conjugales », estime le spécialiste des questions de violences conjugales.
Par ailleurs, les sociologues attestent que seul 19% des victimes de violence conjugale portent plainte contre leurs agresseurs. Ceci, pour de raisons de représailles et de sentiment de honte. D’où l’urgence de mettre en place un mécanisme ou structure dynamique afin d’accompagner psychologiquement et juridiquement les victimes.
Fatou Dia
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