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Procès des massacres du 28 septembre : les craintes de Me Paul Yomba Kourouma.

Sauf changement de dernière minute, le procès des massacres du 28 septembre 2009 s’ouvrira à Conakry le mercredi, 28 septembre 2022. Cette annonce faite par le ministre de la Justice ne rassure pas l’avocat du seul inculpé en prison. Me Paul Yomba Kourouma, avocat de Aboubacar Sidiki Diakité ‘’Toumba’’, l’ex aide de camp de Moussa Dadis Camara, puisqu’il s’agit de lui craint que ça soit un procès bâclé.

Pour la tenue de ce procès, les autorités judiciaires prévoient la mise en place d’un tribunal ad hoc. Ce qui n’est pas du goût de l’avocat.

« Nous savons déjà que ce n’est pas une juridiction à dire le droit, parce que si déjà on n’a pas pu se prononcer sur les droits élémentaires : les mises en liberté, le non renouvellement des mandats de dépôts, ce n’est pas sur le fond qu’on dira le droit. Nous irons au procès, parce que l’institution chargée de dire le droit, nous la mettrons à l’épreuve. Que le peuple de Guinée et l’humanité toute entière sachent de quoi elle est faite et de quoi elle est capable. Nous scruterons les lois et verrons si l’application qui en est faite est saine », laisse entendre Me Paul Yomba Kourouma.

Pour cet avocat au barreau de Guinée, plusieurs faits entachent déjà la bonne marche de la procédure : « Tout cela frôle la loi déjà. Nous avons un code de procédure pénale qui n’est pas abrogé, qui est en vigueur, qui s’applique. Et il y a une organisation judiciaire qui ne prête plus à équivoque. Nous savons que les lois n’ont pas changé. Les questions de compétences de territorialité n’ont pas changé. S’il y a un crime commis dans le ressort juridictionnel de Ratoma, la juridiction compétente c’est bien le tribunal de première instance de Dixinn. L’ordonnance de renvoi rendue par le pool des juges d’instruction, confère à cette juridiction-là, la compétence. Alors, on ne sait pas à quel moment de la procédure, on a pu lui ôter cette attribution pour la conférer à un tribunal ad hoc qui même, n’est pas créé. Alors, on va faire un recrutement massif à l’échelle nationale, 61 magistrats qu’on va former. Ces deniers savent qu’ils ne vont pas tous siéger. On sait que la composition d’un tribunal est très simple : un président assisté de deux assesseurs tous des magistrats Et de l’autre côté, le ministère public représenté par le procureur de la République et ses substituts. Alors, c’est un gâchis, un gaspillage inutile. Et de l’autre côté, pendant qu’on les forme, l’administration judiciaire est bloquée. Qu’est-ce qu’on va inoculer à ces magistrats qu’ils n’ont pas eu ? Le programme de la politique ne doit pas être celui de la justice », a déclaré l’avocat chez nos confrères de FIM FM.

Safi Coumbassa.

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