Après un mois d’analyse, d’évaluation du fichier électoral, les experts de la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest ont présenté à la commission électorale nationale indépendante, aux acteurs politiques impliqués dans le processus leur rapport d’audit ce 23 septembre 2020 à Conakry.
Pour rappel, l’organe de gestion des élections en Guinée à la suite des doutes et contestations sur la fiabilité du fichier a, sollicité l’expertise de l’institution sous régionale pour son arbitrage. Un arbitrage qui consiste à faire l’audit du fichier afin de rassurer les protagonistes sur l’impartialité de l’institution électorale et surtout par rapport à la fiabilité de l’outil fondamental dans cette joute électorale majeure. Ainsi, durant un mois à partir du 21 août, ces experts ont évalué à la loupe ce fichier et ce sont rassurés que le cas des 2.438.992 électeurs supposés fictifs ait été réglé et celui des mineurs et des électeurs ayant des erreurs sur leur filiation.
Devant tous les acteurs impliqués, le général François Béhanzin chef de la mission d’experts de la CEDEAO a présenté comme suit le rapport final : « le fichier brute est passé de 5.323.679 électeurs à 5.699.677 enregistrement. Le fichier global des électeurs s’élève à 5.410.089 électeurs dont 5.319.000 sur le territoire guinéen et 90.943 pour la diaspora. Donc, le fichier actuel audité donne un total de 5.041.000 électeurs à la suite de la révision exceptionnelle et à la suite de l’audit. »
Par ailleurs, les experts de la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest rassurent toutes les parties prenantes que ce fichier est complètement assaini et qu’il ne devrait plus y avoir des problèmes le concernant.
Après, ce fut le tour du président de la communication électorale nationale indépendante de faire taire les rumeurs sur ce qui semblait être un travail unilatéral de son institution sans les partis politiques en lice.
« La CENI a toujours invité les partis politiques à toutes ses activités. Seule la CENI est l’institution constitutionnelle à organiser les élections. Mais, nous sommes convaincus qu’en faisant ce travail, nous devons aller dans une approche inclusive, c’est pourquoi toutes les activités déroulées par la CENI, les partis politiques y participe, » a insisté Kabinet Cissé.
Pour sa part, Dr Dansa Kourouma président du conseil national des organisations de la société civile guinéenne a invité l’ensemble des acteurs politiques à faire preuve de patriotisme et de responsabilité pendant ce processus crucial.
« Je demande à la classe politique et qui ont présenté des candidats à ces élections au lieu de se victimiser, c’est le bon moment de se préparer pour les opérations de distribution. La distribution des cartes électeurs est une opportunité de finir avec les doublons, de finir avec les morts et de finir avec les mineurs. Ce n’est pas le moment de juxtaposer tous les problèmes politiques du pays, les problèmes politiques doivent être réglés lors d’un dialogue politique. Donc, je demande à toute la société civile de se mobiliser pour garantir la sérénité de ces élections » a suggéré le président du CNOSC-Guinée aux acteurs politiques.
Toutefois, après cette présentation officielle du rapport d’audit des experts de la CEDEAO sur le fichier électoral, les avis des partis politiques engagés dans ce processus sont partagés. D’un côté notamment la mouvance présidentielle et ses alliés se disent rassurés alors que le principal parti de l’opposition l’union des forces démocratiques de Guinée de Mamadou Cellou Dalein Diallo désapprouve l’approche de la CENI qui aurait violé le code électoral.
Espérons donc que les uns et les autres trouveront un terrain d’entente et feront preuve de bon sens et du patriotisme avant le grand enjeu afin d’éviter au pays des crises postélectorales.
Saranké Cissé