Dans une interview exclusive accordée dans la nuit du 25 décembre à la Radio Télévision du Sahel (RTN), le général Abdourahmane Tiani, président de la transition nigérienne et chef du Conseil national pour le salut de la République (CNSP), a porté de graves accusations contre la France. Il a affirmé, preuves à l’appui, que cette puissance occidentale contribue au financement et à l’armement des groupes terroristes qui déstabilisent la région sahélienne.
« Cette même France, je le dit et je le répète qui finance le terrorisme au Sahel… à l’heure où je vous parle elle a déversé plusieurs milliards de FCFA entre main de Boko Haram, en Afrique de l’Ouest, à Sokoto, au Bénin », a déclaré le général Tiani avec véhémence.
Le président nigérien a évoqué des réseaux de financement sophistiqués impliquant la monnaie FCFA, qu’il accuse d’être un instrument au service de cette déstabilisation. Selon lui, ces fonds, d’une ampleur colossale, dépassent les réserves des banques centrales africaines et servent à fournir des équipements militaires modernes aux groupes armés.
Tiani a également dénoncé l’implication de personnalités influentes, telles qu’Ahmed Aboubacar, ancien gestionnaire du budget de la National Intelligence Agency du Nigeria et agent du service secret français, la DGSE, qu’il accuse d’avoir joué un rôle clé dans ces financements.
Par ailleurs, le président de transition a pointé du doigt des bases terroristes établies dans des zones stratégiques, notamment au nord du Bénin et dans certaines forêts frontalières avec le Togo. Ces infrastructures bénéficieraient, selon lui, du soutien direct de forces spéciales étrangères.
Abdourahmane Tiani a relevé la détermination de son gouvernement à défendre la souveraineté du Niger et à dénoncer les pratiques qu’il juge destructrices pour la sécurité de la région.
