Non classé

Serhou Guirassy : une douloureuse leçon pour le football guinéen .

Tribune

Je viens d’apprendre avec stupeur que Serhou Guirassy ne figure pas dans les onze meilleurs joueurs africains de l’année. Quelle désillusion ! Cela ne fait que confirmer une vérité amère : le football guinéen souffre d’un mal profond, celui de l’improvisation et de l’immobilisme. Rien n’est fait à la base pour poser les fondations d’un avenir prometteur. Aucune vision, aucune infrastructure digne de ce nom, aucun investissement sérieux. Nous stagnons dans l’illusion, bercés par des rêves que la réalité ne cesse de briser.

Guirassy, lui, n’a que ses yeux pour pleurer. En choisissant de défendre les couleurs de la Guinée, il a opté pour un pays qui refuse de se donner les moyens de ses ambitions. Un pays où les grands talents sont condamnés à l’anonymat international, parce qu’ils évoluent dans un système qui n’avance pas, dans une équipe nationale qui attire plus de malheurs que de gloires. Le Syli National, cette équipe pourtant si aimée de son peuple, semble être devenue un tombeau pour les grands joueurs.

Nous avions cru, naïvement peut-être, que Serhou Guirassy, avec son talent éclatant, pourrait briser cette malédiction et, qui sait, prétendre un jour au Ballon d’Or africain. Mais voilà qu’il n’est même pas retenu parmi les onze meilleurs joueurs du continent cette année. Quelle humiliation ! Quelle désillusion pour nous, supporters guinéens, qui plaçons tant d’espoirs sur des individualités, faute de pouvoir compter sur un système organisé et performant.

La Guinée, hélas, est pitoyable dans sa gestion du sport. Nous sommes spectateurs de notre propre misère, incapables de bâtir un cadre qui permette à nos talents de s’épanouir. Pendant ce temps, d’autres nations africaines progressent, investissent, bâtissent, et récoltent les fruits de leur travail acharné.

Serhou Guirassy, ce joueur exceptionnel, mérite mieux. Il mérite un environnement à la hauteur de ses ambitions et de son talent. Mais, en choisissant la Guinée, il a, malgré lui, choisi un chemin semé d’embûches. Nous ne pouvons que compatir à sa frustration, tout en espérant que cette leçon douloureuse pousse enfin nos dirigeants à prendre conscience de l’urgence de réformer notre football.

Guinéens, réveillons-nous ! Arrêtons de pleurer sur nos échecs et agissons. Le talent seul ne suffit pas. Il faut un système, une organisation, des infrastructures. Sans cela, nous continuerons à contempler, impuissants, la misère de notre football.

Libre opinion

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page