ActualiteSociété

L’UA retient l’éducation comme thème de l’année 2024 : Une occasion à saisir par les nouveaux ministres en charge de l’éducation et de la formation. (Opinion)

Du 15 janvier au 15 février 2024, à l’occasion de sa 44è session ordinaire de son Conseil Exécutif, l’Union Africaine a adopté « l’éducation » comme thème de l’année 2024. Ceci constitue sans nul doute une occasion à saisir par les nouveaux ministres en charge de l’éducation et la formation afin que le Gouvernement de Monsieur le Premier Ministre, BAH Oury face de l’éducation la priorité des priorités avec la mobilisation des partenaires techniques, financiers et sociaux.

Tout d’abord, passons en revue les raisons qui ont poussé l’UA à choisir l’éducation comme thème de l’année 2024, les avancées en matière d’éducation sur le continent africain, les enjeux et les objectifs visés.

 

En effet, plusieurs raisons ont prévalu au choix de l’éducation comme thème de l’année 2024, parmi lesquelles on peut noter :

  1. l’éducation n’avait jamais été considérée auparavant comme le thème de l’année de l’UA ;

 

  1. Du 17 au 19 septembre 2022, le Secrétaire général des Nations unies, M. Antonio Guterres, a organisé un sommet mondial sur la transformation de l’éducation. Parmi tant d’autres questions mondiales graves, ce sommet a été jugé urgent et prioritaire, au motif que, dans le monde, l’éducation est en crise profonde et que les progrès vers la réalisation du quatrième objectif de développement durable relatifs à l’éducation (ODD 4) sont loin d’être satisfaisants. C’est pourquoi le Secrétaire général des Nations unies a voulu impulser à travers une occasion « unique en son genre », le renouvellement de l’engagement collectif et de l’action commune pour s’attaquer à cette crise mondiale de l’éducation.

 

  1. L’Afrique pèse plus lourd que les autres continents dans les écarts à combler pour atteindre les objectifs de l’ODD 4, qui sont également reflétés dans la Stratégie continentale pour l’éducation en Afrique (CESA) (16-25).

 

Parlant des avancées et des défis, le dernier Rapport mondial de suivi sur l’éducation 2023 de l’Unesco, souligne que la population non scolarisée en Afrique subsaharienne aux niveaux primaire et secondaire a chuté de 44 % en 2000 à 29 % en 2020. Au cours de cette même période, le taux d’alphabétisation des jeunes en Afrique subsaharienne est passé de 66 % à 77,5 % et le taux d’alphabétisation des adultes de 52,6 % à 64,3 %.

A en croire le communiqué, l’engagement des pays africains à assurer l’accès à une éducation de qualité pour tous les enfants est également mis en évidence dans un nouveau tableau de bord de l’Unesco publié le 7 février. Ce dernier souligne que ces États se sont engagés à réduire les taux de non-scolarisation dans le primaire de 19 % en 2022 à 11 % d’ici à 2025.

Ils se sont également engagés à garantir que 79 % des enseignants du pré-primaire et 85 % de ceux du primaire soient formés, ce qui est crucial compte tenu de la pénurie importante d’enseignants qualifiés sur le continent, estime le document.

Par conséquent, il est impératif de remédier au déficit de financement et à la pénurie d’enseignants. Selon le document, malgré ces progrès et ces engagements, l’Afrique compte toujours la plus grande population non scolarisée au monde avec 98 millions d’enfants en âge d’être scolarisés qui ne vont pas à l’école.

 

Dans le souci de relever ces multiples défis, plusieurs objectifs ont été assignés aux pays membre allant de l’accès à la gouvernance en passant par la qualité des enseignements.

Du point de vue accès et équité dans les systèmes éducatifs, on a les objectifs ci-après :

–        Mettre à niveau la mise en œuvre de solutions numériques innovantes, réalisables et durables, basées sur des données probantes ;

 

–        Créer et accélérer un environnement d’apprentissage sain et propice à l’amélioration des résultats scolaires grâce au renforcement de l’alimentation scolaire à domicile, de l’éducation à la paix et de l’éducation à la santé ;

 

–        Renforcer et garantir un meilleur accès équitable à une éducation de qualité pour les filles et les femmes, les jeunes, les personnes vivant avec un handicap et les enfants, en particulier dans les situations d’urgence et de conflit.

 

Concernant la qualité des enseignements et apprentissages, on a :

–        Encourager la réforme de la profession d’enseignant grâce à des programmes complets et de qualité pour leur formation ;

 

–        Mettre l’accent sur les investissements dans les sciences, la technologie, l’ingénierie et les mathématiques (STIM) fondamental grâce, entre autres, à l’intégration de la technologie et aux activités périscolaires ;

 

–        Renforcer et accélérer les capacités des enseignants à enseigner l’histoire de l’Afrique et soutenir l’inclusion de la charte de l’UA sur la démocratie, les élections et la gouvernance dans les programmes scolaires.

Quant au volet gouvernance et pilotage, on a :

–         Renforcer le champ de l’enseignement et de la formation techniques et professionnels (EFTP) et de l’enseignement supérieur par la mise en œuvre accélérée des stratégies pour l’EFTP et l’enseignement supérieur ;

 

–        Renforcer la production et les synergies entre les systèmes de gestion de l’éducation et les données sur le marché du travail ;

 

–        Établir et renforcer des partenariats multisectoriels et multipartites pour l’éducation ;

 

–        Renforcer la mobilisation des ressources pour accroitre le financement durable et l’investissement systématique dans l’éducation.

En somme, il revient au Gouvernement de chaque Etat membre dont le nôtre (la Guinée) de décliner ces objectifs en actions concrètes et d’en dégager les stratégies de mise en œuvre afin de maintenir, voire relever, le processus de réformes et de qualification de notre système éducatif, enclenché depuis le 05 septembre 2021 par le CNRD, sous le leadership éclairé de Son Excellence Général Mamadi DOUMBOUYA, Président de la République, Chef de l’Etat.

 

Sénateur Aboubacar Mandela CAMARA

Sociologue, Consultant en éducation, Auteur

Conseiller Chargé des Questions de Législation Scolaire au MEPU-A

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page