Depuis quelques semaines, le parti de l’unité et du progrès est dans la turbulence à cause des quiproquos. Des uns accusent l’actuel président avoir vendu le PUP et d’autres, l’accusent de sa proximité avec le colosse du palais Mohamed VI alors que son mandat à la tête du parti est arrivé à échéance. Fodé Bangoura puisqu’il s’agit de lui décide enfin de prendre la parole pour livrer sa part de vérité dans une interview exclusive accordée à notre organe.
Monsieur le président, nous avons appris que vous avez vendu le PUP au président de la transition guinéenne ? Est-ce que vous confirmez cette information ?
Non, je ne confirme pas une information fausse montée de toute pièce. Vous, vous souviendrez qu’en 2017, ils ont dit que le parti PUP a été vendu au fils d’Alpha Condé à 13 milliards, dix pic-kups,30 motos et que dans ma tournée, je suis allé à Siguiri dans trois de ces pickups. Ces véhicules ont été obtenu avant que Alpha Condé ne soit au pouvoir. Donc nous savions que ce n’est pas une marchandise quand on veut d’un parti, on adhère d’abord au parti et si les militants pensent que tu peux les faire gagner, tu te présentes quelque part. Cette année, ils ont dit cela pourquoi ? Parce que malheureusement ou heureusement, nous avons appris un jour que le président le colonel Mamady Doumbouya a donné le nom de Lansana Conté à son fils. Une forte délégation s’est réunie ici au siège avec les notables et quelques membres du parti. Partout où on parle du nom de Lansana Conté, on parle de Fodé Bangoura d’ailleurs quand nous sommes partis là-bas, je n’ai pas parler à mon nom mais au nom de la famille Conté. Après, on a dit dialogue, le parti n’a pas été invité individuellement mais par coalition. Notre coalition s’appelle AAD alliance pour l’alternance démocratique avec d’autres partis dont le siège est ici et que j’assume la présidence de cette coalition. Je ne sais pas comment la RTG a eu mes photos à mon insu pour faire des publicités où j’apparais avec le président et bien-sûr avec d’autres leaders. C’est ainsi qu’ils ont dit comme le colonel a dit qu’il ne va pas se présenter, donc s’il envisage de se présenter est-ce que ça ne sera pas dans le parti de son fils. D’où cette idée de la vente du parti. Mais eux-mêmes, un jour nous avions appris qu’ils ont abandonné cette idée parce que le parti n’est pas vendable. Pour qu’on vende un parti, il faut deux éléments à savoir : un vendeur et un acheteur et si nous, nous sommes le vendeur, l’acheteur sera le premier magistrat du pays. Donc ils peuvent être poursuivi pour cela mais ils ont vite compris qu’il faut abandonner cela pour s’accrocher à leur idée de congrès.
Monsieur le président, à quand l’organisation du congrès ?
Vraiment je ne sais pas. Quand on sera près on ira au congrès mais ce n’est pas aux gens qui ne sont même pas du parti, de nous dire qu’il faut organiser le congrès. Nous, nous n’allons pas les suivre dans leurs démarches qui visent à semer la pagaille au sein du parti. Ils veulent que le parti soit fermé par les nouvelles autorités. Cela n’arrivera jamais. Ils ont leurs démarches, nous avons les nôtres aussi.
Je ne reviens pas sur ça tout le monde s’est comment ça se passe et je ne cite personne. Mais ceux-là, même si on organise un congrès aujourd’hui, on invitera que les membres de la structure. Ceux-là, qui parlent aujourd’hui de l’organisation du congrès, aucun d’eux n’est dans nos structures. Je ne sais pas comment ils peuvent être congressistes. C’est le bureau en place qui organise et finance le congrès mais ça coûte excessivement cher. Il faut d’abord les congrès régionaux dans les quatre régions naturelles plus la zone spéciale de Conakry, qui va valider les élus des différentes circonscriptions électorales. On réunit le congrès pour élire trois personnes : le président, la présidente et le secrétaire général voilà comment ça fonctionne.
Nous avions appris auprès de certains anciens président du parti PUP, que vous ne connaissez même pas comment le parti de l’unité et du progrès a été créé ?
Vous, vous rappellerez que Lansana Conté a pris le pouvoir le 03 avril 1984 et le parti PUP a été créé 8 ans après la prise du pouvoir. C’était dans l’optique de lui soutenir dans ses actions gouvernementales. Après, des sensibilités politiques au nombre de 07 se sont réunies à Mamou pour créer le Parti de l’Unité et du Progrès (PUP). La délégation était composée de 10 délégués par circonscription électorale des 33 préfectures plus les 05 communes de Conakry, les membres du CTRN, du gouvernement et certains hauts cadres. Après tous les travaux, le parti a été agréé le 05 mai 1992. Donc après la mort du père fondateur, tout le monde disait aussi que c’est fini pour le PUP. Donc il a fallu cette équipe pour faire revivre le parti car à chaque meeting, on me demandait est-ce que le PUP n’est pas mort ? Je retorquais en disant il n’est ni au cimetière ni à la morgue pourquoi vous vous inquiétez. Depuis la mise en place de cette équipe en 2015, nous avons commencé à nous installer ici d’abord dans les 5 communes de Conakry. Ensuite, une délégation du parti PUP est allée dans les 33 préfectures du pays pour partir relancer le parti et remobiliser nos militants et sympathisants à la base. C’est ainsi qu’en 2018, nous nous sommes présentés en élection communale. On avait nos listes à Kaloum par exemple, on était en alliance avec l’UFR, à Dubreka et Tondon où nous avons été battus par le parti RPG au pouvoir. Dans la sous-préfecture de Bissikirima préfecture de Dabola par exemple, nous avons une femme PUP maire à tête de la commune rurale et nous continuons de nous battre. Ensuite, nous nous disons également pourquoi ne pas aller à l’élection présidentielle mais nous avons tous entendus ici coup KO, coup fatal donc le jeu était pipé avant d’y aller. Donc nous avions dit pourquoi aller jouer un match dont le résultat est déjà connu, c’est ainsi que nous avons dit non et que nous préférerions investir dans le parti pour préparer le futur. Dieu merci nous avons rénové ce bâtiment, construire un grand hangar et aménagé la cour. Nous allons toujours continuer à nous battre pour que le parti PUP aille de l’avant.
Fodé BAYO
Aboubacar Alama Camara
