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Pourquoi, jusqu’à présent, les enseignants contractuels ne sont pas encore engagés ? (Par N’Valy Condé, le Philosophe.)

RÉPUBLIQUE DE GUINÉE

Pourquoi, jusqu’à présent, les enseignants contractuels ne sont pas encore engagés ? (Par N’Valy Condé, le Philosophe.)

1-Les enseignants contractuels ne sont pas encore engagés parce que certains acteurs du système éducatif se sont inscrits dans un paradigme sélectif, un paradigme non favorable à l’engagement de tous les contractuels. Ils ne veulent pas qu’on engage tous les contractuels de l’éducation. Ils veulent qu’on engage seulement ceux qui sont sortis des institutions de formation des enseignants, donc, ceux qui ont fait L’ISSEG et l’ENI. Et les autres ? Ils veulent qu’on s’en débarrasse. Est-ce normal ? On ne peut pas répondre directement à cette question sans réflexion.

2-Ainsi, nous pensons que le fait de penser professionnaliser le métier enseignant n’est pas mauvais en soi. Le fait de penser ou de dire que pour être enseignant, il faut passer par une institution habilitée à former les enseignants est logique. D’ailleurs , c’est l’objectif du << pacte de partenariat >> inscrit dans le ProDEG selon lequel la question enseignante est une question centrale pour la transformation du système éducatif. En terme clair, selon le pacte de partenariat en puissance, la transformation du système éducatif passe par l’amélioration des conditions de vie et de travail des enseignants. Pour y parvenir, au dire dudit pacte, les enseignants doivent être spécialistes de leurs matières et sortir d’une école de formation des enseignants. Dans ce cadre , un sociologue, un agronome, un géologique etc, ne devraient pas être recrutés pour enseigner à l’enseignement pré-universitaire et de l’Alphabétisation puisqu’on y enseigne pas ces disciplines. C’est ce principe qu’on souhaiterait appliquer au recrutement des enseignants contractuels.

3-En effet, nous pensons, rappelons le encore, que cette approche n’est pas mauvaise en soi, elle est normale. Il est normal que l’enseignant soi spécialiste de sa matière. Il est normal que l’enseignant soit formé pour enseigner car l’enseignement n’est pas un métier d’échec, c’est à dire, on ne devient pas enseignant parce qu’on a échoué, on est enseignant parce qu’on est formé pour l’être. L’expression suivante montre la gravité du fait d’être enseignant par accident. Qu’est-ce que vous faites dans la vie? Je ne fais rien, j’enseigne.

4-Ainsi, quelle est, maintenant, notre position par rapport à l’engagement des contractuels ? Doit-on engager seulement les contractuels détenteurs du diplôme de L’ISSEG et de l’ENI ou engager tous les contractuels légalement inscrits ?

5-Nous pensons qu’il faut, pour le présent cas, engager provisoirement tous les contractuels légalement inscrits sans concours. Ensuite, les évaluer en situation de classe, enfin, engager définitivement ceux qui sont aptes et se débarrasser des incompétents avant la fin du premier trimestre de l’année scolaire 2023-2024. Et, ouvrir un concours à tout le monde pour combler le déficit après l’engagement des contractuels , engager provisoirement les admis au concours, les évaluer en situation de classe pendant 3 mois , engager définitivement les compétents et se débarrasser des incompétents. Après, se pencher sur la question de valorisation de L’ISSEG et de l’ENI pour que dorénavant, ne devient ensignant que celui qui est formé pour enseigner. Que celui qui est sorti d’une institution de formation des enseignants.

6-Pourquoi faut-il recruter tout le monde non pas seulement les sortants de L’ISSEG et de l’ENI ?

7-Le fait de dire qu’il faut recruter seulement les sortants de L’ISSEG et de l’ENI ne serait possible qu’après 5 ans puisqu’il y a des préalables pour que cela soit possible. On peut y penser aujourd’hui mais est-ce que c’est possible? Il serait important de faire la différence entre ce qui est et ce qui devrait être : L’ISSEG et l’ENI seuls ne peuvent pas couvrir tout le besoin de l’enseignement pré-universitaire en terme d’enseignants. Alors, il nous faut combien d’années pour que L’ISSEG puisse nous fournir 20 mille enseignants ? Plus de 5 ans. L’ISSEG nous fournit combien d’enseignants par an? C’est pourquoi, il serait normal de créer L’ISSEG dans toutes les régions administratives et y orienter des meilleurs bacheliers, par exemple, ceux qui ont obtenu une moyenne égale ou supérieure à 13/20. Mais malheureusement, présentement, on n’y oriente que ceux qui auraient obtenu une moyenne oscillant entre 10 et 11 de moyenne. Donc, des bacheliers passables . L’ISSEG et l’ENI méritent mieux.

Conclusion

8-Le ProDEG, dans son volet <<Pacte de partenariat>> relatif à la question enseignante n’est pas mauvais en soi. Nous souscrivons à l’approche selon laquelle la transformation du système éducatif passe par l’amélioration des conditions de vie et de travail des enseignants. Nous sommes aussi d’accord que pour être enseignant, il faut sortir d’une institution de formation des enseignants. Mais nous pensons que pour y parvenir, il faut des préalables dont la multiplication du nombre des institutions de formation des enseignants dans les différentes régions et y orienter de meilleurs bacheliers . Ça, ce n’est pas aujourd’hui ni demain, il faut du temps pour y arriver. C’est pourquoi, il serait difficile de résoudre la question des contractuels en situation de classe depuis plus de 6 ans sur la base d’un projet en gestation.

9-Par conséquent, il serait normal, pour l’État, d’honorer son engagement, en l’occurrence, l’engagement des enseignants contractuels conformément aux engagements signés.

10-Tant vaut l’enseignant, tant vaut l’école.

N’Valy Condé, le Philosophe.

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