Tôt dans la matinée de ce mercredi 26 juillet, les abords de la présidence nigérienne étaient bloqués par des éléments de la garde présidentielle. Si certaines sources évoquent un « mouvement d’humeur », d’autres n’hésitent pas à parler de « tentative de coup d’État » contre Mohamed Bazoum.
Cette situation préoccupante a contraint le chef de l’État nigérien à négocier avec les mutins – dont le nombre demeure encore inconnu – dans sa résidence, à Niamey. Selon un de ses proches, Mohamed Bazoum, qui est accompagné de son aide de camp et de plusieurs membres de sa sécurité rapprochée, est « sain et sauf ». « Il n’est pas retenu en otage », a tenu à préciser la présidence.
La garde présidentielle est dirigée par le général Omar Tchiani, déjà en place sous le régime de Mahamadou Issoufou, et que Mohamed Bazoum a conservé à son poste en arrivant au pouvoir, en 2021. Selon de bonnes sources, le chef de l’État envisageait, ces derniers jours, de le démettre de ses fonctions.
L’armée « prête à attaquer »
Aux environs de 8h30 (heure locale), le calme semblait revenu aux abords du palais présidentiel, selon plusieurs témoins présents sur les lieux. Mais la situation restait « confuse », indique une source militaire régionale, selon laquelle il n’y aurait pas eu d’échanges de tirs.
La présidence du Niger a réagi sur les réseaux sociaux, affirmant que « des éléments de la garde présidentielle (GP) [avaient] engagé un mouvement d’humeur anti-républicain et tenté en vain d’obtenir le soutien des Forces armées nationales et de la Garde nationale ».
Tout en réaffirmant que Mohamed Bazoum et sa famille « se portent bien », la présidence met en garde les mutins. « L’armée et la garde nationale sont prêtes à attaquer les éléments de la GP impliqués dans ce mouvement d’humeur s’ils ne reviennent pas à de meilleurs sentiments. »
Selon une source militaire, « les négociations en cours visent à éviter une confrontation entre les membres de la garde présidentielle impliqués et le reste de l’armée », laquelle ne semble pas soutenir les mutins.
Ce n’est pas la première fois que des militaires menacent le régime nigérien. Le 31 mars 2021, des officiers avaient tenté de renverser Mahamadou Issoufou, à deux jours de l’investiture de Mohamed Bazoum.
Contrairement à ses voisins, le Mali et le Burkina Faso, gouvernés par des militaires putschistes, le Niger reste l’un des derniers États sahéliens dirigés par un civil. Comme ses anciens homologues malien Ibrahim Boubacar Keïta, et burkinabè Roch Marc Christian Kaboré, respectivement renversés les 18 août 2020 et 24 janvier 2022, Mohamed Bazoum est confronté à une situation sécuritaire extrêmement volatile.
Source: J.A