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JUSTICE ET GROGNE DANS LES BANQUES: Le colonel Doumbouya face à un choix décisif !

Un nouveau cas de débrayage signalé au sein du système bancaire guinéen, c’est bel et bien ce à quoi on vient encore d’assister à grand peine mais avec beaucoup de questionnement. Du petit déposant à l’actionnaire de gros calibre, chacun a dû s’en lamenter dans son coin pour exprimer sa désolation, sa colère ou son amertume. Au plan macroéconomique, il va sans dire que ce débrayage aura laissé des traces même si pour l’heure les spécialistes des affaires du secteur n’ont pas encore fait parler leurs calculettes. ​

En attendant, il n’en demeure pas moins que ce mouvement de fermeture des banques aura fait couler une bonne dose d’encre, de salive, sinon de larmes et de sueur. En tout état de cause, l’arrestation suivie du retrait de la plainte émise par nos magistrats contre M. Abdoulaye Sow, syndicaliste, leader de la FESABAG (Fédération syndicale des banques de Guinée) et sa libération assortie d’un sursis ont agacé plus d’un. Pourquoi ça ? Se demande-t-on de bon droit car de l’avis quasi général, on devrait épargner à notre pays un spectacle inutile et digne d’autres temps.

 

Vraisemblablement, la désapprobation suscitée par l’action des magistrats n’est pas prête à se taire et ces derniers devraient mesurer leur cote de popularité au sein d’une opinion publique qui, malgré les épreuves endurées, est pratiquement restée acquise à la cause du secteur bancaire dont elle appréhende aujourd’hui la fragilité.

 

Dans le fond, force est de se demander jusqu’à quand le Guinéen continuera de se détourner des prétoires et de porter un regard soupçonneux sur ceux qui les animent. Bien malin qui le prédira, comme vraisemblablement personne ne sait encore où trouver le signe ou l’effet de la justice que le colonel Doumbouya avait brandie comme étant la boussole de l’action de son gouvernement. De cette profession de foi qui gagnerait aujourd’hui à être réinitialisée, on avait cru lire les prémisses de l’avènement de la République des juges. Autrement dit, cette époque dont les Guinéens ont toujours rêvé pour le règne de la loi et d’une justice égale pour tous.

 

Hélas ! Et l’arrestation de ce syndicaliste n’est pas venue arranger les choses avec forcément l’image peu reluisante que cela a projeté de notre pays sur le monde. Un pays somme toute en transition dont la justice devrait briller de mille feux pour convaincre aux plans national et international de la bonne foi des autorités guinéennes dans leur engagement à conduire à bon port le retour à l’ordre constitutionnel.

 

Malheureusement, avec cet épisode qui vient de se jouer sur le parvis de notre fragile système bancaire, il se perçoit clairement de gros nuages qui s’amoncellent sur le processus de transition pour en obscurcir de plus en plus l’horizon.

 

Alors, qu’on se le dise : vivement les arbitrages requis entre d’une part ceux qui par leurs faits et gestes passent pour les pires réfractaires à un retour à l’ordre constitutionnel et d’autre part, ceux- là qui, quoi qu’officiellement incompris nourrissent un grand dessein pour notre cher pays et son peuple. C’est ce choix cornélien que le présent et l’avenir posent et imposent au colonel Mamadi Doumbouya.

 

Sanou Kerfalla CISSE

 

 

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