Le groupe russe Wagner à la manœuvre sur les réseaux sociaux
Selon un article du quotidien Le Figaro, le groupe paramilitaire de la société russe dénommée Wagner lance des campagnes en ligne sur les réseaux sociaux, afin de mener des opérations de désinformation.
Selon un article du quotidien Le Figaro, le groupe paramilitaire de la société russe dénommée Wagner lance des campagnes en ligne sur les réseaux sociaux, afin de mener des opérations de désinformation.
Le groupe constitué de mercenaires qui se dénomme Wagner n’a aucune existence officielle en Russie. Et pour cause, les sociétés privées militaires sont interdites, selon la législation du pays. Mais cette force « armée de l’ombre », bien qu’officiellement illégale est devenue au fil des ans un puissant instrument de la géopolitique menée par Moscou, rapporte l’Institut Open Diplomacy sur son site. Ce groupe de réflexion européen, en citant des déclarations de Vladimir Poutine, conclut que l’envoi de « volontaires » à l’étranger fait désormais partie de la stratégie du Kremlin qui cherche à renforcer son influence extérieure, tout en évitant d’apparaître ouvertement à la manœuvre.
Une « armée de l’ombre » de moins en moins secrète en Syrie, en Libye, en Centrafrique et qui aurait peut-être l’intention de se déployer au Mali. Les instances militaires au pouvoir à Bamako ont déclaré vouloir faire appel aux services des mercenaires de Wagner, malgré les mises en garde internationales concernant l’envoi d’une force armée privée dans la région. Un déploiement qui a été immédiatement qualifié d’inacceptable par l’exécutif français, rappelle Le Figaro. Mais pour laisser planer le doute sur la réalité de leur présence effective au Mali, ces paramilitaires sont à l’offensive sur les réseaux sociaux, afin de rallier des partisans et diffuser leur propagande, analyse le quotidien français.
Une communication tous azimuts
Leurs messages assortis de photos sont postés sur Telegram, sur Twitter ou encore sur le réseau TikTok. Des publications qui sont alors republiées en masse sur Facebook en Afrique et principalement par des groupes d’internautes antifrançais. L’analyse de ces clichés, qui a été confiée à l’entreprise Storyzy spécialiste du Sahel et experte dans l’étude des réseaux de désinformation, illustre la montée en puissance de cette propagande en ligne orchestrée depuis la Russie, précise l’article du journal.
Le Figaro a décrypté plusieurs photos publiées en ligne par le groupe Wagner. Un cliché sur Twitter montre, par exemple, trois soldats, les armes à la main. Deux des militaires portent ce qui ressemble à un uniforme malien, le troisième debout et masqué semble délivrer des instructions. « Un musicien et des habitants de la campagne malienne », titre la légende de la photo pouvant faire croire que les mercenaires auraient déjà commencé leurs opérations d’entraînement.
Symphonie pastorale
Le groupe Wagner multiplie ce genre de jeux de mots en ligne afin de tromper les moteurs de recherche et contourner la modération des réseaux sociaux. L’emploi du mot « orchestre » en légende d’une photo signifierait qu’un groupe militaire a été constitué, les termes « instrument de musique » désigneraient une arme et le mot « symphonie » indiquerait qu’une opération serait en cours. Et dans leurs messages de propagande ces paramilitaires ironisent d’être ainsi devenu « l’orchestre le plus connu du monde », précise l’article du quotidien français.
RFI