Société

Armée guinéenne : les dessous de la retraite version CNRD !

« Les honneurs changent les mœurs » dit un proverbe. On ne pouvait pas attendre mieux d’eux dans ce contexte sociopolitique particulier.

« Les honneurs changent les mœurs » dit un proverbe. On ne pouvait pas attendre mieux d’eux dans ce contexte sociopolitique particulier. C’est pourquoi le comité national de rassemblement pour le développement a joué la carte de la prudence en marchant sur les traces des anciens commanditaires de coup d’Etat à travers ce décret qui écarte tous les bras armés du régime déchu.

Des hommes et des femmes qui jouaient le premier rôle de commandement dans l’armée guinéenne qui ont été purement et simplement éloignés de la sphère de gouvernance civilo-militaire. Un acte prévisible qui étonne dans le fond certains observateurs qui estiment que ce décret est largement compatissant.

 

Pour ces derniers, si l’acte dans la forme ne devrait étonner mais la largesse accordée à ces hommes et dames est incompréhensible. Puisque ces officiers bien qu’à la retraite ont des avantages énormes. Des bonus codifiés dans l’article 2 du même décret qui précise que, conformément au statut général et particulier des officiers, les généraux mis à la retraite ont droit à un passeport diplomatique ainsi que leurs conjointes, un véhicule neuf non renouvelable, une dotation mensuelle en carburant et la gratuité des soins de santé.

 

Ironie du sort, le fils d’un officier général qui avait été discrédité par la junte en 2008 est aujourd’hui dans l’équipe dirigeante de la junte au pouvoir en 2021. Un jeune officier qui, à l’époque avait même fait la prison. Est-ce un règlement de compte contre les membres du CNDD ? Difficile de répondre mais les faits sont là.

 

Parmi ces officiers mis à la retraite figurent l’ancien président de la transition de 2010 le général Sékouba Konaté, le général Namory Traoré (ancien chef d’état-major général des armées), le général Ibrahima Baldé (ancien haut commandant de la gendarmerie nationale), le général Bouréma Condé (ancien ministre de l’Administration du territoire et de la décentralisation), le général Mathurin Bangoura (ancien gouverneur de Conakry), le général Rémy Lamah (ancien ministre de la Santé), etc.

 

Et dans ce lot, 28 officiers ont été aussitôt rappelés dans ce même décret pour appartenir au conseil supérieur de la défense. Une façon de les avoir à l’œil et les faire bénéficier presque les mêmes avantages.

Désormais, ces hommes ne peuvent que donner leurs avis mais ne pourront jamais donner des instructions. Une stratégie à avantage multiple puisque le CNRD aura sur un plateau d’or l’expérience et l’expertise à son service.

Fabara

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