Election du 18 octobre : quelle chance pour les candidates ? Par Aboubacar Condé
C’est officiel, la Cour Constitutionnelle retient sur sa liste définitive douze candidats pour le scrutin présidentiel dont le premier tour est prévu le 18 octobre prochain. Sur les douze postulants, un seul a été écarté par l’institution judiciaire compétente en matière constitutionnelle, électorale, des libertés et des droits fondamentaux.
Ainsi, les onze candidats retenus vont competir avec le président sortant Alpha Condé qui veut succéder à lui-même après deux mandats à la tête du pays.
Dans le lot des adversaires au président de la République, deux femmes connues du public pour avoir occupé chacune des fonctions ministérielles pendant la 2e république et la 3e république. Il s’agit de : Mme Makalé Camara ancienne ministre de l’agriculture du temps du défunt président Lansana Conté, ministre des Affaires étrangères et ambassadrice avec le régime du Pr. Alpha Condé et Dr Makalé Traoré a été ministre de la fonction publique pendant le règne du général Lansana Conté, directrice de campagne du président Alpha Condé en 2010 et présidente du conseil d’administration de la Sotragui.
Mais l’on se demande si pour cette fois-ci, la tendance va être inversée en faveur des femmes. Des femmes d’expériences, des intellectuelles qui n’ont rien à prouver et qui n’ont rien à apprendre des hommes en termes de compétences.
Et la question fondamentale qui reste posée et qui taraude l’esprit de plus d’un est de savoir si ces femmes bénéficieront largement du soutien de la junte féminine pour une première fois en cette année 2020 ou tout simplement, le scénario de 2010 et de 2015 va se répéter avec Hadja Saran Daraba Kaba en 2010 et Mme Marie Madeleine Dioubaté en 2015.
Des femmes à l’époque qui n’avaient pas obtenu le suffrage nécessaire pour se retrouver au 2e tour. Ce qui était un paradoxe pour certains observateurs qui avaient prédit qu’il y aurait eu un vote féministe car, la population guinéenne est majoritairement représentée par des femmes.
De l’avis de certains, il ne faudra pas s’attendre à un miracle en faveur des candidates pour la simple et unique raison que la configuration politique guinéenne, la sociologie guinéenne et l’histoire politique du pays ne plaident pas en faveur de ces dernières.
Alors que dans l’opinion les avis restent divisés même dans les milieux des femmes où on affiche un pessimisme exagéré quant à la chance de ses femmes dans cette compétition majeure avec des candidats déjà connus politiquement.
Toutefois, il ne faudra pas oublier que l’exemple de l’Europe de l’est notamment en Argentine et de l’Amérique du sud au Brésil peut se reproduire en Guinée avec l’élection des femmes à la tête du pays.
A ce niveau, des exemples plausibles existent aussi en Afrique précisément au Libéria avec l’élection d’Ellen Johnson Seirlef et de l’avancée notoire enregistrée du côté de l’Ethiopie où pour une première fois dans l’histoire de ce pays, une femme est élevée à un rang stratégique de décision publique.
Nous connaîtrons donc dans la soirée du 18 octobre si l’histoire va se répéter avec une large domination mentale et politique des hommes sur des femmes ou simplement nous allons assister à une victoire surprise de la femme à l’issue de ce duel serré.
Aboubacar Condé